Collaboration intermunicipale : aussi l’affaire des grandes villes?

Si les petites municipalités ont tout avantage à partager leurs ressources et regrouper leurs achats, est-ce que les plus grandes villes se tournent aussi vers la collaboration intermunicipale?
On a posé la question à Simon Deschênes, maire de Sainte-Anne-des-Monts, ville la plus importante de la Haute-Gaspésie. « Nous avons développé différents petits partenariats avec les municipalités voisines au fil des années. Ça peut se décliner de diverses façons. Par exemple, nous avons dépêché notre équipe technique à Marsoui lors d’un bris de conduite qui privait la municipalité au complet d’eau. C’était une fin de semaine et leurs ressources étaient limitées, donc nous avons pu rétablir l’eau assez rapidement. »
Ce fût aussi le cas du côté de La Martre alors que Sainte-Anne-des-Monts avait effectué les tests d’eau obligatoires pendant une période de 18 mois. « Nous avons aussi collaboré à quelques reprises avec Cap-Chat pour des achats en commun. Je pense qu’il y a beaucoup de positif à en retirer. On s’en va de plus en plus vers ce type de coopération, surtout avec nos rôles grandissants comme gouvernements de proximité », soutient le maire annemontois.
Simon Deschênes estime que le partage de ressources humaines est aussi une avenue à privilégier. On peut penser notamment aux loisirs qui englobe plusieurs municipalités de l’Est de la Haute-Gaspésie. On a aussi vu Cap-Chat et Les Méchins se partager une ressource en ce sens dans le passé.
Oui mais…
« Tous les signaux nous envoient vers de plus en plus de collaboration, mais il y a un aspect fondamental à ne pas négliger qui est l’identité », renchérit Simon Deschênes. Ce dernier avoue que les citoyens ont un fort sentiment d’appartenance envers leur ville ou village. On peut immédiatement penser aux fusions municipales de 2000. Or, même si plusieurs villages ont été officiellement été fusionnés, on entend encore, 25 ans plus tard, les noms de Tourelle, Capucins, Gros-Morne, etc.
Il y a donc de plus en plus d’ouverture pour mettre des ressources en commun et les grandes villes auront inévitablement un rôle important à jouer, d’abord pour leur propre bénéfice, mais aussi pour soutenir les plus petites municipalités dont les moyens sont moins grands.