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La petite histoire de Thomas Doucet

Thomas Doucet en pleine nature. (Photo courtoisie – Clara Beaulieu)

De Paris à Matane, Thomas Doucet incarne l’exemple parfait du petit garçon qui s’est construit une nouvelle vie, brique par brique, pour devenir le jeune homme heureux et accompli qu’il est en ce moment.

Tout a commencé en 2014 lors d’un voyage familial au Québec avec ses parents, Éric et Véronique. « J’étais venu comme pur touriste pour visiter Québec, Montréal et Mont-Tremblant et j’avais beaucoup aimé comment les gens paraissaient. Dès lors, je m’étais dit que ce serait agréable de revenir ici un jour », lance Thomas Doucet.

De retour en France, il a complété ses études en menuiserie, mais l’intérêt pour la photo et la vidéo n’a jamais été très loin dans sa tête. « J’ai toujours vu mon père faire des petites vidéos de voyage avec des effets spéciaux et ça me fascinait. J’avais aussi ma chaîne YouTube. Je savais que je voulais essayer ce domaine-là. C’est à ce moment que l’opportunité d’intégrer le cours de photo au Cégep de Matane s’est présentée. »

Sans hésiter, il a fait ses valises puis il est débarqué à Matane avec tout à découvrir. « Tout ce que je savais de la ville en arrivant ici c’était où se situait le cégep sur une carte. »

Un accompagnement premium

L’aventure commençait et le jeune Français a croqué à pleines dents dans ce nouveau chapitre de sa vie. « Ce que je retiens, c’est le rôle des enseignants qui étaient des alliés pour nous, non seulement sur le plan académique, mais sur le plan personnel aussi puisque nous étions plusieurs expatriés à 6 000 km de chez nous. Même si on est techniquement des adultes à 18 ans, eux, ce sont des adultes premium. »

Les enseignants facilitaient leurs apprentissages et favorisaient leur évolution.  « Je me rappelle que je voulais faire des photos d’un pilote d’avion. Caroline Vukovic avait rendu ça possible en me faisant rencontrer Eddy Métivier. Quand je regarde mon parcours au cégep, j’estime avoir été bien accompagné. On m’a laissé apprendre tout en me permettant de faire des erreurs. »

Rester à Matane

Le jeune Thomas a réalisé assez tôt dans son parcours scolaire qu’il avait un profond sentiment d’appartenance envers Matane et qu’il se voyait facilement y faire sa vie. « Dès que j’ai eu terminé le cégep, je suis devenu parrain pour une étudiante. Je me suis fait un cercle d’amis et j’ai rencontré de bonnes personnes qui m’ont aidé dans le début de ma carrière professionnelle. »

Pour Thomas, la recette était simple : plus tu travailles, plus tu établis ta réputation et tu peux voler de tes propres ailes. C’est exactement ce que le jeune homme a fait.

Thomas Doucet au Grand Rex de Paris pour la présentation du film « Septième fois ». (Photo courtoisie – Antoine Bonfils)

La naissance d’une carrière exaltante

Beaucoup d’étudiants terminent leurs études en photographie, mais ce n’est pas tout le monde qui réussit à vivre de ce métier. C’est encore moins fréquent que des étudiants terminent leur formation et réussissent à se bâtir une carrière ici même à Matane. C’est pourtant ce qui est arrivé à Thomas.

Pour le jeune Français, les gens qu’il a rencontrés au fil des années ont façonné la voie qu’il allait prendre pour atteindre ses objectifs. « Sabrina Dion a été la première à me donner un vrai projet pour l’ALT numérique où je devais réaliser quelques capsules. Aussi, je n’avais aucune idée des grilles tarifaires au début. Sabrina m’a beaucoup aidé en ce sens. Ce que je retiens, c’est que les gens te font confiance à Matane. Ils sont prêts à parier sur toi. »

Thomas a aussi croisé d’autres personnes qui ont eu un impact positif dans son parcours professionnel, dont Lucie Dumas et Robert Mercier. Dans le cas de ce dernier, le jeune homme avoue candidement qu’il est en grande partie responsable du professionnel qu’il est devenu.

« Je ne peux pas passer sous silence l’influence de Quentin Orain, un étudiant qui était dans la cohorte juste avant moi. C’est grâce à lui que j’ai développé une passion pour la photographie d’aventure après un périple de 24 heures dans le Parc de la Gaspésie où nous avons vécu le lever et le coucher du soleil en escaladant des montagnes », poursuit le vidéaste-photographe.

Trouver son X

C’est toutefois lorsqu’il a réalisé un premier court documentaire intitulé « Besoin d’intensité » qui relate l’histoire d’Antonin Lauzière, un ami aux prises avec un problème de surpoids qui est devenu un accro d’adrénaline au point où il court maintenant des ultramarathons. « J’ai littéralement trippé ma vie à faire ça. J’ai aussi gagné un prix au concours De l’âme à l’écran et le film s’est rendu dans plusieurs festivals. »

Cette expérience vécue à mi-parcours du cégep lui a alors confirmé que la vidéo était ce qui l’intéressait le plus. C’est cette spécialité, en plus de la photographie, qui ont été les fondements de son entreprise Aegir Medias créée en octobre 2020. Le nom rappelle d’ailleurs des racines familiales danoises où Aegir est la personnification de la mer, donc le berceau de l’aventure dans la mythologie viking. « Considérant que je suis petit, je ne suis pas barbu et je ne suis pas blond, ça me fait très rire de savoir que j’ai du danois en moi sans avoir les traits du viking moyen », rigole-t-il.

Aujourd’hui, Thomas travaille à son compte et réalise aussi des contrats pour l’agence Ambassade. Il fait du documentaire, des publicités, du corporatif et quelques contrats en photographie. Il a notamment fait des projets pour Tourisme Gaspésie, la MRC de La Matanie et le Cégep de Matane. « Dans tout ce que j’entreprends, je m’efforce d’offrir toujours le meilleur de moi-même. C’est ce qui fait qu’on se bâtit une bonne réputation et que les gens ont confiance en nous. »

D’un point de vue personnel, le vidéaste file le parfait bonheur avec sa conjointe Clara et son félin Milo. « Ce fut le coup de foudre et je me vois passer le reste de ma vie avec elle. » Il s’est aussi acheté une maison à Matane, consolidant son enracinement en sol matanais.

« Tout ce que je fais, c’est pour ma famille et les enfants que j’aurai. La journée où mon travail me permettra d’amener mes enfants en voyage dans un autre pays, j’exploserai de joie. Maintenant, tout ce qu’il reste, c’est de convaincre mes parents à déménager au Québec », conclut-il.

Éric et Véronique; ce message s’adresse à vous.

Une photo croquée par Thomas. (Photo courtoisie – Thomas Doucet)
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