Un propriétaire de chiens en colère contre la Ville
Règlement VM256
Emmanuel Deyrieux, propriétaire de deux chiens, est en rogne contre la Ville de Matane qui applique, selon lui, les règlements avec un peu trop de zèle.
Il existe un règlement provincial concernant les chiens qui stipule que la bête doit absolument être tenue par son maître avec une laisse d’un maximum de deux mètres. Or, si Emmanuel Deyrieux est conscient que ce règlement existe, il déplore le fait que la Ville de Matane ne possède pas d’installations adéquates pour les chiens qui ont besoin de courir librement.
« Ce sont deux lévriers, deux chiens que ne sont pas du tout agressifs, mais qui ont besoin de se dépenser comme plusieurs autres chiens. Depuis des années, j’ai l’habitude de les faire courir sur l’heure du midi sur les sentiers Bon-Pasteur. C’est un moment où il y a peu de gens qui y circulent. Et là, dans les deux derniers mois, on m’a flanqué deux contraventions doubles de 316 $ », explique le propriétaire de Nero et Onyx.
« L’autre fois, j’étais au beau milieu des bois dans un sentier de deux pieds de largeur en arrière de GDS et un policier m’a collé une autre contravention. Le problème est qu’il n’y a aucun endroit pour faire courir mes chiens et le parc canin n’est pas déneigé l’hiver », rajoute Emmanuel Deyrieux. Celui-ci ajoute que ses chiens sont inoffensifs, sinon il les garderait en laisse.
Lorsqu’on demande à la Ville de Matane où il est possible de faire courir des chiens, on répond qu’il n’y a pas d’autres endroits outre le parc canin. « Encore là, parlons-en du parc à chiens. Il fait environ 350 mètres carrés, ce qui est largement en-dessous des parcs canins standards qui font environ 2 500 mètres carrés. Un lévrier court à environ 60 km à l’heure. C’est donc à dire qu’ils ont à peine le temps d’accélérer qu’ils se mangent déjà la clôture sur le museau. »
Irrité par le zèle des agents qui lui collent des contraventions, Emmanuel Deyrieux explique qu’il observe quotidiennement des infractions de toutes natures, sans qu’il y ait de conséquences. « Je vois des propriétaires de chiens avec des laisses beaucoup plus longues que deux mètres, des déjections pas ramassées, des moteurs qui roulent pendant de longues minutes ou es chats en liberté, mais comme la Ville n’a pas de fourrière, elle ne peut pas sévir en la matière. »
Le Matanais croit que la Ville de Matane pourrait accommoder les propriétaires de chiens, notamment en permettant des dérogations. « Je serais prêt à payer pour pouvoir faire courir mes chiens dans une plage horaire précise à un endroit prédéterminé par la ville, mais on ne semble pas ouvert à l’idée. »
Réponse de la Ville
Pour la greffière adjointe et avocate à la Ville de Matane, Maude Gosselin-Bouffard, explique qu’il n’y a pas d’exception possible. « C’est le même règlement pour tout le monde. La raison est simple puisqu’on ne peut jamais prévoir s’il y aura des petites familles sur le sentier, ou encore d’autres animaux. La réglementation est donc uniforme. Il n’y a pas de zone grise. La seule exception est si un propriétaire a une cour clôturée. »
L’avocate rappelle qu’il y a eu des situations récentes où des chiens ont mordu des gens ou d’autres chiens. « Il y a vraiment des enjeux réels de sécurité. C’est pour cette raison que la réglementation doit être appliquée de manière uniforme. Nous avons des agents qui s’en assurent. »
Au moment d’écrire ces lignes, Le Soir attendait toujours d’autres réponses de la Ville de Matane, notamment en ce qui a trait au déneigement du parc canin et sur la possibilité d’aménager des installations plus adaptées aux pitous.


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