Projet pilote pour relancer l’industrie du phoque
Appui gouvernemental souhaité
Un projet pilote mené par l’Association des chasseurs de phoque intra-Québec a été déposé au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation afin de relancer l’industrie du phoque dans l’Est-du-Québec.
Comme l’indique le directeur général de l’ACPIQ, Gil Thériault, les temps ont bien changé. « Nous ne sommes plus à l’époque des activités et de Brigitte Bardot. Le phoque est une ressource abondante qui est de plus en plus prisée, à tel point qu’on ne peut plus répondre à la demande aux Îles-de-la-Madeleine. »
L’idée est donc d’aller chercher un appui politique qui pourrait se traduire par un soutien financier pour démarrer une filière du phoque dans la région. « Il y a un réel potentiel pour la viande de phoque. De plus, la Gaspésie a été touchée de toutes parts en ce qui a trait à la pêche. On parle donc potentiellement de la même clientèle. Et pour donner à César ce qui revient à César, c’est Yannick Ouellet, un chef cuisinier de la Haute-Gaspésie qui a lancé l’idée », ajoute Gil Thériault.
Implanter une logistique
Concrètement, les carcasses de phoques seraient amenées à l’abattoir du Groupe Adel à Luceville. C’est le seul endroit qui serait autorisé dans toute la Gaspésie et la Côte-Nord à travailler le phoque. Le projet pilote servira à jeter les bases logistiques, qu’il s’agisse du transport vers Luceville, la séparation de la peau de la viande, délarder, l’acheminement aux restaurateurs et vers des tanneries potentielles. « Il y aura évidemment des essais et des erreurs, de là le projet pilote. Actuellement, tout ce qui se passe autour du phoque actuellement se fait à la boucherie Côte-à-côte aux Îles-de-la-Madeleine. »
Il existe déjà de l’expertise de chasse aux phoques aux Îles-de-la-Madeleine et sur la Côte-Nord. En Gaspésie, ce sera une expertise qui sera développée. Encore là, on commence avec de nouvelles données, donc l’expertise devra être raffinée puisqu’on est loin de l’époque où l’on chassait le phoque pour la fourrure.
Que dira le politique?
Est-ce qu’on a confiance au politique? « Disons qu’on a essuyé des refus dans le passé. C’est un dossier qui est très politique. N’oublions pas que c’est le politique qui a creusé la tombe de l’industrie, c’est aussi la politique qui pourrait la faire renaître de ses cendres. On souhaite que cette fois-ci soit la bonne. Il faudra que les actions suivent les paroles. »
Rappelons que Fourchette bleue avait lancé des états généraux du phoque afin d’avoir un consensus de tous les acteurs œuvrant dans le milieu. Ce consensus est un argumentaire supplémentaire pour appuyer la demande de soutien au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.

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