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Des arbres multicentenaires à L’Anse-Pleureuse

Sentier international des Appalaches
Ce cèdre était probablement déjà là quand Samuel de Champlain est arrivé au Québec. (Photo courtoisie)

Des arbres dont l’âge a été estimé à 670 ans ont été répertoriés dans le secteur de L’Anse-Pleureuse du Sentier international des Appalaches (SIA).

À l’époque, les comités régionaux du SIA avaient pour mission de tracer de 50 à 75 km de sentiers dans leur secteur respectif. « En Haute-Gaspésie, on devait déterminer à quel endroit on devait passer le sentier pour être le plus près de la falaise de L’Anse-Pleureuse sans que ce soit dangereux. C’est à ce moment que nous avons aperçu des cèdres thuyas qui avaient visiblement beaucoup de vécu. Je croyais même qu’ils auraient pu voir passer Samuel de Champlain et Jacques Cartier », explique le président fondateur du SIA, Viateur de Champlain.

Pendant longtemps, Viateur de Champlain a eu cette envie de faire échantillonner ces arbres. Cette idée est restée avec lui jusqu’à ce qu’il décide de passer à l’action en 2024. Il a alors contacté l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue qui l’a redirigé vers Alex Pace, un étudiant au doctorat à l’Université Concordia au Département de géographie, urbanisme et environnement.

Le président fondateur du SIA a tout de même été surpris des résultats. « Je souhaitais qu’ils soient aussi vieux que je le pensais, mais j’étais quand même sceptique. On entend souvent des gens dire qu’ils ont de vieux arbres près de chez eux, mais tant qu’on ne les fait pas échantillonner, on ne peut pas être certain. Je dirais qu’à partir de 400 ans, on peut parler d’arbres remarquables. »

Échantillonnage complété

Le verdict est finalement tombé. Viateur de Champlain avait vu juste. Sept arbres ont été échantillonnés et les plus vieux ont été estimés à 581, 596 et 670 ans. Les autres ont tout de même atteint les âges vénérables de 309 à 498. On peut donc avancer, sans trop avoir peur de se tromper, que ces arbres sont parmi les plus vieux en Gaspésie et possiblement en Amérique du Nord. Le seul autre endroit au Québec où l’on a répertorié des arbres de 800 ans et plus est dans la Réserve écologique des Vieux-Arbres en Abitibi-Ouest.

En effectuant cet échantillonnage, on confirme ce qu’on pensait, mais au-delà du constat, l’idée est aussi de protéger ces arbres et de conscientiser la population à leur importance. Le fait de les déclarer remarquables et exceptionnels amène de la lumière sur eux. D’ailleurs, Environnement Vert-Plus de Maria inclura ces arbres dans son Répertoire des arbres exceptionnels de la Gaspésie.

En mémoire des naufragés

De plus, chaque arbre échantillonné à L’Anse-Pleureuse portera une plaquette commémorative au nom d’un des membres de l’équipage de la goélette Swordfish qui a fait naufrage dans le secteur en 1867.

Viateur de Champlain est très heureux que le travail ait été fait et encourage les autres acteurs environnementaux de la Gaspésie à faire échantillonner les arbres de leurs secteurs qui pourraient témoigner d’une époque lointaine.

Alex Pace à l’Anse-Pleureuse
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