Matane obtiendra-t-il un second poste à quai?

La Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie souhaite toujours pouvoir construire un quai fonctionnel en attendant les travaux majeurs de reconstruction du port de Matane.

Lors d’un déjeuner d’affaires organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de La Matanie, la PDG de la Société portuaire, Anne Dupéré, a expliqué que l’évaluation des coûts a été revue à la hausse. Il manquerait plus de 100 millions de dollars pour boucler le projet annoncé par le gouvernement provincial en 2022.

Si cette nouvelle est inquiétante, une autre situation plus urgente chatouille le maire de Matane, Eddy Métivier. « La Société portuaire est toujours en attente du ministère des Transports pour faire un second poste à quai qui n’était pas dans le scénario initial. C’est un quai perpendiculaire au quai commercial ouest qui va permettre aux bateaux d’accoster et à l’économie de Matane de rouler en attendant les travaux majeurs du quai principal. »

Sans ce second poste à quai, l’économie de Matane serait mise sur pause pendant trois ans, martèle Eddy Métivier. C’est d’ailleurs ce discours qu’il a tenu lors de sa rencontre avec les ministres Geneviève Guilbault et Christine Fréchette l’an dernier. « Des usines comme Duravit, Sappi, Pavage des Monts et Habitations Mont-Carleton vont devoir utiliser la route au lieu de la voie maritime. C’est inacceptable. On doit déjà refuser certaines livraisons trop lourdes en raison du tablier du quai actuel qui est en mauvais état. »

Atout pour la région

Le maire de Matane ajoute que ce second poste à quai serait bénéfique, autant pour la région que pour le gouvernement du Québec. « Actuellement, il y a 300 000 milles tonnes métriques qui transitent par le port de Matane. 60 % du tonnage est destiné à l’Europe. Dans le cadre de la guerre tarifaire en cours avec les États-Unis, Matane devient encore plus important. »

Si les deux quais se concrétisent, on estime pouvoir créer plus de 400 emplois directs et indirects. « On parle d’importantes retombées économiques pour Matane. Nous n’avons pas le loisir de ne pas avoir de port commercial pendant trois ans », conclut Eddy Métivier.

Du côté de la Chambre de commerce, le directeur général, Denis Lévesque, rappelle l’importance de l’infrastructure pour la région. « C’est tellement un lieu névralgique pour nos industriels en lien avec les installations portuaires. Il faut que tout se fasse dans les meilleurs délais. On doit être en mesure de voir une progression de tout ce qui se transige au port de Matane au bénéfice de notre région. »