Élections municipales 2025 > Débat sans artifices à la préfecture de La Haute-Gaspésie
Élections municipales 2025

Débat sans artifices à la préfecture de La Haute-Gaspésie

Les trois candidats débattent à Sainte-Anne-des-Monts. (Photo LeSoir.ca – Johanne Fournier)

Avec des visions parfois unanimes, parfois diamétralement opposées, les trois candidats à la préfecture de La Haute-Gaspésie ont participé au débat du mardi 21 octobre sur un ton plutôt poli. L’activité sans artifices n’a pas donné lieu à des prises de bec, si ce n’est de deux ou trois fois où Maxime Esther Bouchard et Marie Gratton se sont interrompues. En bon soldat, Sylvain Tanguay a conservé son flegme.

Cette rencontre a permis aux trois candidats en lice de présenter leur vision pour le territoire. Marie Gratton s’est fait connaître comme mairesse de Cap-Chat, Sylvain Tanguay comme aubergiste et vice-président d’Exploramer à Sainte-Anne-des-Monts, tandis que Maxime Esther Bouchard comme entrepreneure touristique à La Martre. 

Une soixantaine de citoyens ont répondu à l’invitation de l’événement organisé par la Chambre de commerce de la Haute-Gaspésie et les Publications Le Soir. Le débat était animé par le collègue du journal Le Soir, Dominique Fortier. L’activité était diffusée par Télévision Haute-Gaspésie.

Développement économique au cœur des échanges

Le développement économique régional a dominé les discussions de la soirée. Fort de son expérience dans le milieu des affaires, Sylvain Tanguay a insisté sur l’importance d’attirer de nouveaux investissements et de soutenir l’entrepreneuriat local. « Il faut faire reconnaître un statut particulier à la Haute-Gaspésie, qui est la MRC la plus dévitalisée au Québec, un peu à la manière des Îles-de-la-Madeleine », a-t-il déclaré. Il est revenu plus d’une fois sur l’importance de faire débloquer le financement pour la construction du pavillon des requins, qui est, selon lui, le plus gros projet touristique des dernières années en Haute-Gaspésie. Il croit aussi que la MRC peut profiter des retombées des travaux d’exploration de Métaux Osisko à la mine de cuivre de Murdochville. 

Marie Gratton, dont l’argumentaire s’est souvent appuyé sur son expérience d’ancienne mairesse, a plutôt mis l’accent sur la nécessité de consolider les infrastructures existantes avant de lancer de grands projets. « On doit d’abord s’assurer de la qualité de vie des citoyens et miser sur la création d’emplois », a soutenu la candidate, qui promet de « faire de la politique autrement ». Pour cela, elle a dit avoir besoin des jeunes comme des moins jeunes, des organisations locales et régionales ainsi que des acteurs du milieu. Selon elle, il est temps qu’il y ait une femme à la tête de la MRC.

Pour sa part, Maxime Esther Bouchard a proposé une approche axée sur l’innovation et la collaboration intermunicipale. Elle a insisté sur l’importance « d’un deuxième lien routier afin de désenclaver le territoire ». « Il faut développer des logements sociaux et étudiants », a ajouté la candidate, qui s’engage à bâtir une économie durable.

Services de proximité et démographie

Dans un contexte de vieillissement de la population et d’exode des jeunes, la question du maintien des services de proximité a suscité des échanges nourris. Les trois candidats ont reconnu l’urgence d’agir pour retenir les familles et attirer de nouveaux résidents.

Marie Gratton a plaidé pour un renforcement des services de santé et d’éducation. « Il faut signifier aux instances gouvernementales les besoins de la population », a-t-elle fait valoir. Elle s’engage aussi à ce que les déplacements des aînés pour des soins de santé soient remboursés dans un rayon de moins de 200 km. Elle veut aussi faire en sorte que les citoyens munis d’un stimulateur cardiaque puissent recevoir un suivi médical en Haute-Gaspésie.

Pour sa part, Sylvain Tanguay a souligné l’importance de créer des emplois bien rémunérés. « La meilleure façon d’inciter les gens à s’installer en Haute-Gaspésie est d’avoir de l’emploi, a-t-il argumenté. Il faut créer de la richesse, bonifier notre environnement urbain et construire des logements abordables. Les nouveaux arrivants sont partie prenante de cette vision. » Il croit aussi que les événements culturels, comme le festival Fauve mauve et les activités de La Pointe sec de Mont-Louis, contribuent à l’attractivité.

Maxime Esther Bouchard estime qu’il faut redonner le bord du fleuve aux citoyens de La Haute-Gaspésie, notamment par l’aménagement d’une piste cyclable et l’installation de tables de piquenique à différents endroits. Elle croit aussi que, pour attirer de nouveaux citoyens, il faudra ajouter des programmes supplémentaires menant à un diplôme d’études professionnelles. « Il faudrait aussi un deuxième supermarché », a-t-elle mentionné.

Environnement et protection du caribou

La protection de l’environnement et du caribou ont fait l’objet d’échanges. Pour monsieur Tanguay, les solutions concrètes passent par des consultations publiques. De son côté, madame Gratton s’inquiète de la fermeture des chemins forestiers pour protéger le caribou, notamment si un feu de forêt majeur se déclarait dans les Chic-Chocs. Madame Bouchard plaide pour que les entreprises qui pourraient être lésées par les mesures de protection du caribou puissent obtenir une compensation financière.

Les électeurs de La Haute-Gaspésie se rendront aux urnes le dimanche 2 novembre pour choisir qui succédera à Guy Bernatchez à la préfecture. Le préfet sortant ne sollicite pas de nouveau mandat.

Les citoyens étaient présents en grand nombre. (Photo LeSoir.ca – Johanne Fournier)
Facebook Twitter Reddit