Projet pilote concluant pour la clinique dentaire communautaire

La clinique communautaire dentaire de Sainte-Anne-des-Monts relevant du CISSS de la Gaspésie a franchi l’étape d’un projet pilote et vole maintenant de ses propres ailes.
Alors qu’une subvention gouvernementale de 846 000 $ avait été octroyée pour lancer le projet sur deux ans, l’idée était de rendre la clinique autosuffisante. Lors de son passage en Gaspésie, le ministre de la Santé, Christian Dubé, avait annoncé cinq nouvelles cliniques du genre au Québec dont une à Sainte-Anne-des-Monts, soit la seule dans l’Est-du-Québec.
Au départ, deux postes de dentistes étaient à combler et trois postes d’hygiénistes dentaires. « Tout a été à construire depuis que nous avons commencé. Actuellement, nous avons un poste de dentiste de comblé et un d’hygiéniste dentaire. Pour le reste, nous avons recours à la main-d’œuvre indépendante et à des dentistes itinérants qui font la rotation », explique Nathalie Guilbault, directrice de la clinique communautaire en plus d’être directrice médicale et des services professionnels pour le CISSS de la Gaspésie.
Les dentistes itinérants viennent habituellement pour une période d’une semaine. Quant à la récurrence, ça dépend des dentistes. « Certains ont beaucoup aimé leur expérience et reviennent régulièrement. D’autres viennent une ou deux fois par année. De notre côté, notre responsabilité est de trouver un endroit où les accueillir et les loger », ajoute Nathalie Guilbault.
Actuellement, il y a plus de 7 500 dossiers ouverts à la clinique communautaire. « On ne peut pas vraiment prendre plus de patients à ce moment-ci. Selon nos statistiques, on accueille environ 1 800 personnes par année. C’est très bien puisque ça signifie qu’une majorité de personnes de la Haute-Gaspésie n’ont pas à se déplacer à l’extérieur de la MRC. »
Des améliorations ont aussi été réalisées dans la clinique, soit dans les quatre salles d’intervention. « Les chaises et les lampes ont été changées, le système de radiographie a été mis à niveau et nous avons aussi implanté une nouvelle unité de stérilisation des instruments en plus d’être passé aux dossiers de patients sans papier », indique la directrice de la clinique
Défi de recrutement
Sans grande surprise, le principal défi est toujours le recrutement. Le manque de dentistes dans la région ne remonte pas à hier et ne se règlera visiblement pas demain matin non plus. « Le problème est d’amener des gens à venir pratiquer en région éloignée. Pour ma part, je suis une Gaspésienne d’adoption qui a été séduite par l’endroit. C’est ce qu’il faut faire miroiter à nos futurs professionnels. Il y a aussi l’enjeu du salaire qui doit être expliqué aux gens qui veulent venir travailler ici. »
Pour la suite des choses, la clinique semble être sur son air d’aller même si les objectifs ne sont pas encore atteints à 100 %. « Nous ne sommes pas encore entièrement auto-suffisants, mais on y travaille fort. La bonne nouvelle est que le CISSS de la Gaspésie désire qu’elle demeure en place. Je crois aussi qu’elle devrait rester pérenne et j’estime que la clinique va demeurer pour encore de nombreuses années », conclut Nathalie Guilbault.