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Richard Gagnon: création, passion et collection

Le salon de Richard Gagnon est un véritable musée de la BD. (Photo Dominique Fortier)

Même s’il ne se qualifie pas de collectionneur, Richard Gagnon possède tout un inventaire de bandes dessinées et de bouquins qui nourrissent sa passion pour le dessin.

Richard Gagnon est natif d’Arvida, ancienne municipalité maintenant fusionnée à la grande ville de Saguenay. Ça fait à peine 3 ans qu’il a élu domicile à Matane. D’ailleurs la maison qu’il partage avec sa conjointe Daria est une véritable ode à la création et l’art sous toutes ses formes, mais spécialement tout ce qui gravite autour de la bande dessinée. Il a d’ailleurs le bonheur de partager sa vie avec une créatrice qui comprend et partage cette même passion.

Richard aime le dessin, mais plus spécialement les créateurs. Si l’histoire et les personnages sont une partie essentielle d’une œuvre, le dessinateur qui donne vie à ces bandes dessinées est encore plus important. C’est d’ailleurs à partir de l’amour qu’il entretient pour certains créateurs qui l’amène à découvrir de nouvelles œuvres. Il pense notamment à son dessinateur américain préféré, Steve Ditko, le créateur de Spiderman et Doctor Strange. « Quand il a claqué la porte en 1966, j’ai perdu l’intérêt. »

Un autre aspect qui le séduit particulièrement chez les dessinateurs, c’est l’ambiance qu’ils réussissent à établir. Il pense à Maurice Tillieux. « Le décor de la Belgique qu’il représente dans ses BD avec les villes moyenâgeuses, les escaliers qui descendent jusqu’à l’eau… Bref, c’est quelque chose qui m’a envoûté et qui m’accroche encore. »

Une passion qui commence jeune

 Tout jeune, il se développait déjà une passion pour la BD. Une des premières qu’il se rappelle d’avoir lu était Martin le Malin. « Avant même que j’apprenne à lire, j’avais déjà le nez dans les bandes dessinées. J’étais le lecteur dans la famille et mes parents m’encourageait là-dedans. Ils m’en achetaient souvent. Ensuite, j’ai été accroché par Pif Gadget, Spirou, Tif et Tondu et de nombreux autres. »

À partir de ce moment, la passion ne s’est jamais estompée. Toutefois, contrairement à de collectionneurs typiques qui veulent avoir les plus belles pièces conservées dans des plastiques protecteurs à l’intérieur d’un coffre-fort, Richard expose sa collection. « Je veux être capable de les lire et de les manipuler. C’est pour ça qu’il y a des bibliothèques un peu partout chez moi. Il y en a sûrement quelques-unes qui valent cher, mais ce n’est pas un objectif pour moi », explique-t-il. Sa collection en est une de cœur, et non monétaire.

Au fil des années, il a fait de nombreuses découvertes. « Parfois, c’est un créateur que je découvre et que j’apprécie qui m’amène vers d’autres de ses œuvres. C’est un peu comme ça que je mets la main sur des œuvres que je ne connaissais pas », ajoute Richard Gagnon. Évidemment, il garde l’œil ouvert pour des petits trésors, parfois dans des ventes de garage, d’autres fois en magasinant en ligne. « J’ai quand même ralenti la cadence des acquisitions, rigole-t-il. C’est de plus en plus dispendieux et ça prend aussi beaucoup d’espace. »

Et on a mentionné que le côté bande dessiné. Dans sa maison, on retrouve toutes sortes de reliques et produits dérivés passant d’aimants de frigos à l’effigie de vieilles BD parodiques de pin-ups de l’époque à une tirelire de Bert de Sesame Street ou une figurine de Capitaine Crunch. Chaque pièce de sa maison est une aventure ludique et fascinante

De la passion au métier

Côté professionnel, même si l’univers de la bande dessinée le séduisait, il a été rapidement refroidi le traitement souvent injuste et sans pitié dont les artistes sont trop souvent victimes. Il a complété ses études en illustration et s’est orienté en publicité.

Après un exil à Toronto et un petit passage à Montréal, il a décidé de revenir dans son patelin au Saguenay pour véritablement lancer sa carrière. « J’ai décroché un boulot dans une petite agence sympathique et je me suis bâti un porte-folio, toujours en gardant en tête que je voulais avoir un travail qui correspondait à mes attentes. »

Ainsi, pendant de nombreuses années, il a développé son art et a créé plusieurs campagnes publicitaires passant d’affiches de film et spectacles à des menus de restaurant éclectiques fabriqués à partir de planches de jeux de société. « J’avais un collègue qui faisait des publicités pour un cigarettier à longueur de journée et qui ne faisait qu’un peu de reformatage, et c’était évidemment un client payant, mais ce n’était pas le type de travail que je voulais faire. Ce n’était pas assez nourrissant pour l’âme », confie-t-il.

Ces temps-ci, il réalise encore quelques contrats qui lui tiennent à cœur. « Aujourd’hui, je travaille sur des illustrations pour un auteur californien. Je le fais parce que je veux aussi garder la main et surtout parce que j’aime ça. »

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